Tissage...


Le tissage est un métier
qui s'apprend avant même de tisser.©JD
 Tisser. Avec l'âge, peut-être, vient ou revient le goût du tissage.  Métaphore facile de la vie, de la trame des jours et des événements qui s'enchaînent sur le long fil de chaîne du destin. Ainsi, l'actualité même nous rappelle, avec le PénélopeGate du candidat Fillon, nouvel Ulysse à l'épouse moins discrète, ourdissant malgré elle un fatal complot, que la navette de l'histoire nous ramène toujours dans les gencives, des égarements que nous croyions enterrés, oubliés, effacés jusque dans notre propre mémoire.
Ces derniers temps, j'ai donc entrepris, pour mes deux filles aînées, la fabrication très artisanale de métiers à tisser. Des cadres à tisser plutôt, mais de belle facture et de haute lisse dont, je l'espère, elles auront plaisir à se servir.
Je reprends ainsi une activité commencée...il y a quarante ans! Car à  l'époque j'avais assemblé chez nous un métier à tisser, pratiqué le tissu toilé et sergé, et même fabriqué, déjà, mes premiers cadre et ourdissoir. Et je me revois, avec ma Pénélope d'alors que j'aimais, pressentant mais ne voulant pas croire qu'un drame entre nous se tramait. Compagne, solitude, compagne, solitude... Ainsi va depuis lors le marchage inéluctable du motif de ma vie. Aujourd'hui solitaire à nouveau, je réalise enfin le sens induit et conducteur du mot 'duite', par lequel on désigne l'incessant va-et-vient de la navette. De la navette du temps. Qui ne s'arrête que le tissu fini. Dernière solitude?