Le solitaire à ses amis: à l'horizon rapproché des présidentielles, vous m'invitez en observateur à une soirée du type électoral. Pourquoi pas? Si c'est pour boire un verre et discuter ensemble, avec plaisir. Si c'est pour se taper un débat alternatif entre jeunes et vieux gauchos je suis moins chaud. Faut dire qu'entre Boulè, le Retour (du tirage au sort, censément plus démocratique ) et l'Empire Goldman-Sachs contre-attaque, j'ai du mal à me leurrer sur l'avenir des mouvements citoyens. Après tout, la participation populaire (certes manipulée) à l'élection de Trump en est bien un, hélas. Mais la démarche participative d'un Mélenchon procède tout autant de la manipulation démagogique (dèmos agogos, démagogue, qui capte la faveur du peuple, qui le conduit). D'ailleurs que demande le peuple sinon d'être mené. C'est le troupeau qui fait le prédateur, pas l'inverse. Au début du moins...
La grande question reste : comment et dans quel délai se débarrasse-t-on du modèle traditionnel des partis, mais pour le remplacer efficacement par quoi de plus juste et, surtout, selon quel calendrier véritablement révolutionnaire de mise en œuvre ?
Comme toutes les grandes idées politiques, je doute que celle-là puisse germer dans une intelligence collective - quelle que soit l'attirance voire la conviction théorique que je peux avoir, vous le savez, pour l'intelligence adventive en rhizomes...
Espérons donc que de grands et beaux desseins se trament en ce moment dans de brillants esprits.
Là-dessus, tel (ou telle) Pénélope attendant Ulysse, je m'en retourne modestement à ma fabrication d'un métier à tisser.