Pour “disparaître physiquement, de façon déclenchable, dans un environnement contrôlé”?
La question pourrait paraître anodine ou accessoire, de l’ordre du nouveau gadget cybernétique, si la demande n’émanait pas de la DARPA. Soit l’agence chargée des projets de recherche avancée pour le DoD, le Département de la Défense américain. Pour rappel, c’est cette même DARPA qui est à l’origine du premier système de navigation par satellite, précurseur du GPS. Et surtout, d’un certain réseau informatique d’échange de données, initialement conçu à des fins militaires (ne l’oublions pas), nommé ARPANET (sans le D de Défense, trop peu discret), et qui n’est autre que l’actuel Internet...
On peut donc légitimement s’inquiéter de savoir à quoi vont bien pouvoir servir un jour, sur le champ de bataille bien sûr, mais aussi en dehors - et par après dans la vie civile, qui sait? -, ces VPRA (pour Vanishing Programmable Resources) capables de “disparition physique” sur commande, dont la DARPA veut lancer l’étude, tant pour les matériaux nécessaires que pour les composants spéciaux et leur intégration électronique (appel à projets DARPA-BAA-13-23).
Il est notamment question d’applications en télédétection et communications distribuées, pour d’explicites raisons tactiques comme la prolifération sur le terrain - et de ce fait “l’accumulation involontaire dans l’environnement” -, de micro-systèmes sophistiqués, produits à bas coût mais pas toujours traçables ni récupérables. Si ce n’est parfois par des utilisateurs non autorisés, ou pire, l’adversaire...
C’en serait donc bientôt fini des micro-caméras récupérées intactes dans les cristaux des lustres de l’ambassade? Du ‘mouchard’ clignotant qui trahit sa présence sous le pare-choc de la limousine noire? De la puce discrètement implantée undercover sous l’épiderme du brave agent Félix Leiter ?
Voire du pourtant très discret dispositif incrusté dans votre smartphone ou votre tablette pour en télécommander l’obsolescence programmée? C’est Q qui doit bien se questionner dans sa tombe!
Une micro-carte, un contacteur, une nano-résistance, où ça? Mais non, voyons, c’est juste une trace de colle, un peu de caoutchouc fondu, à peine une goutte d’huile sale. Désolé, vous n’êtes plus sous garantie, cher client. Place à la puce plasmique à télécommande cellulosique biodégradable et au bio-transmetteur quantique qui s’auto-détruira dans dix secondes... (JD)