#OpTunisia #SidiBouzid #Anonymous : les mots-clés d'une révolution ont mis l'ATI aux abois!

©Sitemeter - Preuve de visite par ATI 11/01/2011

Les très nombreux "#Anonymous" qui ont soutenu et accompagné depuis leur clavier les derniers jours de la révolution tunisienne me comprendront: il est des petites victoires qui, à l'échelle des grands événements et des tragédies qu'ils engendrent, peuvent sembler de bien vaines glorioles, mais qu'il est néanmoins réconfortant et significatif d'évoquer.
Celle-ci en est une.
Le mardi 11 janvier à 10h47 exactement (cf. relevé probant ©Sitemeter ci-dessus), ce blog a reçu la visite de la très officielle Agence Tunisienne d'Information (ATI), l'opérateur national de l'Internet pour le Ministère de l'Intérieur, surnommé "Ammar" sous le régime de Ben Ali (et aujourd'hui encore, évidemment). Pendant quelques instants - quelques secondes à peine, mais c'est l'intention, policière, qui compte !  - l'oeil de Sauron le maléfique s'est donc détourné de ses cibles locales et braqué, du haut de sa tour carthaginoise, sur un modeste twitteur et blogueur belge. Pour lui envoyer ses sbires?
Quel danger médiatique pouvait bien représenter pour eux cet insignifiant intrus (avec un nom pareil, assurément pas un des 21.000 Tunisiens vivant en Belgique-Luxembourg)? 
Qui était ce nouvel emmerdeur en ligne qui avait commencé à tweeter et retweeter frénétiquement à propos du massacre de la veille à Kasserine, survenu le jour même (10/01) où Frédéric Mitterrand, ministre de la République, affirmait en connaisseur pontifiant, sur un plateau télé français : "Dire que la Tunisie est une dictature univoque, comme on le fait si souvent, me semble tout à fait exagéré"...
Quel roquet se permettait d'affirmer, dans ses tweets, depuis l'étranger et selon quel prétendu droit d'ingérence, en réponse aux allégations gouvernementales officielles ("les émeutes de janvier ont fait 21morts" seulement), que "le gouvernement ment, Ben Ali ment"...?
Peut-être la conseillère en communication du bientôt ex-Président, la Française Anne Méaux (qui fut militante à Ordre Nouveau), n'appréciait-elle pas que son nom fût fâcheusement cité dans certains retweets, accollé aux sulfureux hashtags #OperationTunisia #OpTunisia #SidiBouzid , ces mots-clés qui ont tagué jour après jour la #jasminrevolution?
La réponse à ces questions anecdotiques est moins importante, à dire vrai, que celle apportée par les faits. Les faits, essentiels, c'est qu'une révolution a bel et bien eu lieu, portée et colportée pour la première fois par d'innombrables messages comme ceux-là, grâce à l'effet amplificateur des réseaux sociaux (une simple donnée statistique partielle pour le prouver: TweetReach for JackyDegueldre - Reached 12,265 people via 50 tweets- Searching a maximum of 50 tweets - Exposure: 17,445 Impressions ©TweetReach).
Certes, cette révolte n'est pas finie. Mais du moins en restera-t-il, un peu partout sur Internet, des traces indélébiles, comme ce tweet du 14/01, ces 140 signes maximum qui m'étaient impartis pour en signer la chronique sur Tweeter: "Aujourd'hui le peuple tunisien écrit une page d'histoire. Au prix du sang. C'est la police qui se charge des ratures. A l'encre rouge"
La chute de Ben Ali, vue par Hic dans ©ElWatan 16/01/2011 
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A voir et revoir sur Dailymotion, on ne s'en lasse pas: http://www.dailymotion.com/video/xgi4k6_frederic-mitterrand-pas-dictature-en-tunisiey_news


P.S. Finalement, les visiteurs tunisiens sont revenus. Et cette fois-ci, apparemment, ils ont pris le temps de lire...
Seconde visite d'ATI,plus longue! Dimanche 16/01/2011.