Le plan B environnemental des communautés locales : « Transition », des initiatives citoyennes pour sauver le monde


Penser global, agir local. Comment relever avec optimisme, sur un plan collectif local, le double défi planétaire du pic pétrolier inéluctable, annonçant l’épuisement des réserves, et du dérèglement climatique ? A Kinsale en Irlande (2005), à Totnes dans le Devon anglais (2006), de simples citoyens ont décidé d’y réfléchir ensemble et de mutualiser constructivement leurs diverses initiatives en faveur d’une descente énergétique consciente, voulue et maîtrisée. Mouvement apolitique par principe, les « Transition Towns » étaient nées.


Villes et communes en transition ont initié un mouvement de fond, parti non pas des pouvoirs locaux mais de la base de la société civile (bottom up). Et désormais rebaptisé, vu son ampleur, Initiatives de transition. Quelle transition ? Au départ, c’était une question de survie, pour ne pas dire de décroissance soutenable. Comment encaisser les crises économiques et écologiques à prévoir ? Comment une petite communauté urbaine ou rurale pourrait-elle, à son échelle, avec ses modestes moyens, se préparer intelligemment aux grands changements à venir dans les 20 ans ? Organiser d’urgence son autonomie, sinon son autarcie, sur le plan énergétique ?


Un modèle, dit de Transition, s’est très vite imposé, initié par l’Irlandais Rob Hopkins et appliqué dès septembre 2006 par les 8500 habitants de Totnes, petite ville du South Devon, à la pointe ouest de l’Angleterre. Enseignant en permaculture (contraction de permanent agri/culture), Hopkins avait observé que la résilience, cette capacité naturelle des écosystèmes à retrouver leur équilibre après une perturbation, peut parfaitement s’appliquer aux activités de nos sociétés, moyennant le respect de quelques principes. Comme l’inclusion de tous les acteurs concernés, l’éveil des consciences, l’étude psychologique des états de dépendance, la simplicité volontaire des usages sociaux...


Concrètement, il s’agit de mobiliser groupements de citoyens, tissu associatif et, in fine, pouvoirs locaux, sur des thèmes-clés : énergie, économie, alimentation et moyens de subsistance, transports, éducation, santé et même spiritualité. Pour imaginer localement des solutions bien adaptées à leur réalité commune, aussi variées et originales que : création d’une monnaie locale (pour relocaliser les échanges économiques, dont la production alimentaire), intensification des liens entre habitants et acteurs économiques locaux, potagers solidaires, coopératives d’achat, troc de services, échange et recyclage, covoiturage et auto-partage, sobriété énergétique. Avec un objectif de résilience : par exemple, trier les déchets c’est bien, un premier pas ; mais transformer localement ces déchets en matériaux d’isolation, c’est mieux.


Aujourd’hui, grâce à cette sensibilisation et à sa médiatisation rapide via le site « Transition Network »* créé par Totnes, l’on recense plus de 250 initiatives de transition dans une quinzaine de pays. Du moins selon le site francophone « Villes en transition »*, lui-même lancé début 2009. Qui réfère notamment à l’exemple français du « Trièves-après-Pétrole »* (Isère), ou à l’essor du concept en Belgique, à Louvain-la-Neuve (soutenu par Les Amis de la Terre).

* Voir les adresses utiles, en français et en anglais, dans l’encadré ci-joint. Voir également « Villes vers la sobriété », dossier de 14 pages dans la revue alternative

Silence, explorateur d’alternatives, n° 365, février 2009.


Un réseau international de projets écologiquement soutenables, socialement équitables, économiquement viables.

En français : > Article sur Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Ville_en_transition > Villes en transition http://villesentransition.net (création février 2009) "Les organisations collectives inclusives, dont le représentant emblématique est le mouvement des villes en transition, partagent avec les organisations réactives le fait de s’adresser aux communautés. Elles s’adressent à la communauté dans son ensemble, c’est-à-dire autant aux personnes qu’aux entreprises, aux instances politiques, aux associations. Le but est que tout le monde participe... » (Source : http://villesentransition.net/) Trièves-après-Pétrole http://aprespetrole.unblog.fr/une-demarche-les-villes-en-transition

En anglais : > Transition Network http://totnes.transitionnetwork.org > Transition Towns WIKI http://transitiontowns.org/TransitionNetwork/TransitionNetwork (mise en ligne printemps 2007)