Après le stress, encore une
nouvelle maladie du temps. La "nomophobie" ou
l'angoisse d'être privé de son téléphone portable, nous
explique Claire dans une discussion de l'Observatoire des Tendances
sur le réseau social LinkedIn. Personnellement je dirais plutôt le
contraire. L'étymologie aussi.
Se sentir "très angoissé" à l'idée de perdre son
portable ou être incapable de s'en passer plus d'une journée: la
"nomophobie", contraction de "no mobile phobia",
touche principalement les accros aux réseaux sociaux qui ne
supportent pas d'être déconnectés. En février, une étude
menée auprès d'un millier d'utilisateurs de mobiles au Royaume-Uni
-pays où le terme de "nomophobie" est apparu en 2008-
révélait que 66% d'entre eux se disaient "très angoissés"
à l'idée de perdre leur téléphone... (CJ)
Nomophobe, moi ? |
Juste une petite réflexion -
légèrement agacée peut-être, pardonnez-moi, rien de personnel ! -
concernant l'emploi malheureux de ce vilain petit canard qu'est le
néologisme "nomophobie". Doublé d'un anglicisme qui va
évidemment se répandre très vite en français. Et cela sans trop
de discernement de la part de celles et ceux qui le médiatisent
ainsi (cf. plusieurs articles ou reportages parus ces jours-ci).
"Nomophobie", une contraction anglaise de "no mobile phobia", oui, sans doute. Cependant, en bonne étymologie grecque (des mots construits à l'instar de xénophobie, agoraphobie, etc.), le terme réfère à la crainte, voire la fuite de quelque chose. Mais n'induit absolument aucun rapport avec la privation ou la relation à la technicité. Sinon très indirect et forcément tordu.
"Nomos" au sens premier concret, c'est la division de territoire, d'où le pâturage, voire la nourriture qu'on en tire, jusqu'à devenir littérairement "le vaste champ des paroles" (epeôn polus nomos). En ce sens-là, nos échanges téléphoniques sont un "nomos", que nous pouvons avoir parfois de bonnes raisons de fuir... Dans ce cas, perdre son "mob" ressemblerait plutôt à un acte manqué réussi, n'est-il pas?
"Nomos" au sens second abstrait, le plus usité aujourd'hui encore, c'est l'usage, la coutume, l'opinion générale ou la maxime, la coutume ayant force de loi, qui devient la loi. Le "nomos", c'est littéralement la LOI (y compris les lois scientifiques des astres et de la terre, l'astronomie et l'agronomie). Plus spécifiquement le "nomos" note, signifie le mode musical, devenant même l'air ou le chant, rythmé par le métronome.
La "nomophobie", ce serait donc, au choix, la crainte de l'usage, de la coutume, de l'opinion générale ou de la loi - ce qui s'expliquerait éventuellement, pour les usagers du téléphone mobile, par la crainte d'être entendus et détestés par tout le monde dans le métro, ou par la peur du gendarme en cas de coup de fil reçu ou passé au volant.
Ou encore, musicalement parlant, la crainte de cette petite musique tonitruante sinon lancinante qui peut se déclencher à tout moment, stressant le propriétaire dudit "mob" et tous ses voisins de compartiment irrités par cet usage intrusif de la chose.
Là aussi, en fin de compte, la "nomophobie" semble plutôt indiquer,chez le sujet atteint, un syndrome de dépendance, une soudaine aversion pour l'usage du téléphone portable en tant que fil à la patte... et l'envie de l'oublier ou de le jeter très loin. Mais certainement pas la peur de le perdre!
Ce que confirment bien les propos des précédents intervenants. Nous ne sommes "nomophobes" du téléphone portable que lorsque nous répugnons à sa dépendance servile...
C'est fou ce que l'on arrive à faire dire aux mots le contraire de ce qu'ils voudraient signifier... (JD)
Petit dossier Storify sur le sujet.
"Nomophobie", une contraction anglaise de "no mobile phobia", oui, sans doute. Cependant, en bonne étymologie grecque (des mots construits à l'instar de xénophobie, agoraphobie, etc.), le terme réfère à la crainte, voire la fuite de quelque chose. Mais n'induit absolument aucun rapport avec la privation ou la relation à la technicité. Sinon très indirect et forcément tordu.
"Nomos" au sens premier concret, c'est la division de territoire, d'où le pâturage, voire la nourriture qu'on en tire, jusqu'à devenir littérairement "le vaste champ des paroles" (epeôn polus nomos). En ce sens-là, nos échanges téléphoniques sont un "nomos", que nous pouvons avoir parfois de bonnes raisons de fuir... Dans ce cas, perdre son "mob" ressemblerait plutôt à un acte manqué réussi, n'est-il pas?
"Nomos" au sens second abstrait, le plus usité aujourd'hui encore, c'est l'usage, la coutume, l'opinion générale ou la maxime, la coutume ayant force de loi, qui devient la loi. Le "nomos", c'est littéralement la LOI (y compris les lois scientifiques des astres et de la terre, l'astronomie et l'agronomie). Plus spécifiquement le "nomos" note, signifie le mode musical, devenant même l'air ou le chant, rythmé par le métronome.
La "nomophobie", ce serait donc, au choix, la crainte de l'usage, de la coutume, de l'opinion générale ou de la loi - ce qui s'expliquerait éventuellement, pour les usagers du téléphone mobile, par la crainte d'être entendus et détestés par tout le monde dans le métro, ou par la peur du gendarme en cas de coup de fil reçu ou passé au volant.
Ou encore, musicalement parlant, la crainte de cette petite musique tonitruante sinon lancinante qui peut se déclencher à tout moment, stressant le propriétaire dudit "mob" et tous ses voisins de compartiment irrités par cet usage intrusif de la chose.
Là aussi, en fin de compte, la "nomophobie" semble plutôt indiquer,chez le sujet atteint, un syndrome de dépendance, une soudaine aversion pour l'usage du téléphone portable en tant que fil à la patte... et l'envie de l'oublier ou de le jeter très loin. Mais certainement pas la peur de le perdre!
Ce que confirment bien les propos des précédents intervenants. Nous ne sommes "nomophobes" du téléphone portable que lorsque nous répugnons à sa dépendance servile...
C'est fou ce que l'on arrive à faire dire aux mots le contraire de ce qu'ils voudraient signifier... (JD)
Petit dossier Storify sur le sujet.